La reconnaissance au travail est un sujet déterminant pour les entreprises et les collaborateurs. Pourtant c’est un besoin difficile à appréhender car il revêt de nombreuses formes.
Une personne ne formule que rarement un besoin de reconnaissance. Il faut pouvoir identifier les messages indirects qui vont démontrer de l’attente de reconnaissance.
Par ailleurs, le besoin de reconnaissance est-il le même pour tous les collaborateurs ? Il est probable que le développement du télétravail renforce la nécessité de mettre en place une politique claire, lisible de reconnaissance au travail.
Enfin, la reconnaissance n’est-elle qu’individuelle ? Comment peut-on reconnaître l’action, le mérite collectif dans les organisations collaboratives ?
La reconnaissance au travail est avant tout un échange, une communication sans ambiguïté qui démontre que le travail est apprécié à sa juste valeur.
Ainsi la reconnaissance est :
La perception par l’individu des marques de considération transmises par sa hiérarchie, ses collègues ses clients,
Mais aussi les attentions portées aux autres.
Pour de nombreuses personnes et ne serait-ce que par le temps que nous y consacrons, le travail est le lieu sur lequel nous nous développons, nous nous réalisons.
La reconnaissance au travail c’est ainsi la valorisation de notre propre identité, ce qui nous construit. Elle est donc d’autant plus importante que l’organisation peut être une source d’uniformisation.
La reconnaissance c’est aussi le regard des autres.
Ce besoin de reconnaissance peut être expliqué par les neurosciences. Lors d’une étude clinique en 2011, les chercheurs de l’Inserm ont identifié que les signes positifs de reconnaissance augmentent le taux de sécrétion de dopamine (appelée aussi l’hormone du plaisir). De ce fait, ce déclenchement de dopamine m’amènera ensuite à reproduire les comportements qui m’ont procuré du plaisir.
N’oublions pas non plus, que la reconnaissance au travail est un élément clé de la célèbre hiérarchie des besoins de Maslow : elle renforce le sentiment d’appartenance, d’estime de soi et répond au besoin d’accomplissement personnel.
En travaillant sur la reconnaissance, l’organisation se penche naturellement sur la qualité de vie au travail.
Au regard de ces aspects fondamentaux que représente le besoin de reconnaissance au travail, le danger d’un manque de reconnaissance est réel et peut être critique.
Nous pouvons ainsi recenser ces indicateurs issus de différentes études :
Stress | Le manque de reconnaissance représente le 2ème cause de stress au travail. Le stress représente lui-même de
Source : « Santé mentale au travail : prévention et moyens d’action », Entreprises Québec, 2018 |
Détresse psychologique, dépression et maladie | Le manque de reconnaissance triple le risque de maladie et double celui d’état dépressif chez les salariés. Le manque de reconnaissance au travail multiplie par quatre le risque de subir une détresse psychologique au travail. Source : « La reconnaissance au travail : des pratiques à visage humain », Jean-Pierre Brun, 2006 |
Perte de l’engagement | Le manque de reconnaissance en entreprise nuit à l’engagement des collaborateurs. Source : “Le bonheur au travail, tout le monde y gagne”, Robert Half, 2016. |
Les implications pour l’organisation sont bien sûr nombreuses :
Accroissement du taux d’absentéisme,
Augmentation du taux de turn-over,
Diminution de la productivité.
Malgré les besoins fondamentaux et les risques du manque de reconnaissance, pourquoi les organisations n’abordent elles pas plus massivement la reconnaissance au travail ?
Le besoin de reconnaissance ne s’exprime jamais directement : rarement, un collaborateur dira qu’il n’est pas assez reconnu.
Il faut donc identifier les symptômes divers qui pourront survenir dans différentes situations de travail.
Avant le lancement d’un projet | Pendant le travail | Après une mission |
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Le démarrage d’un projet, l’intégration d’un nouveau collaborateur, la nomination à un projet, une nouvelle équipe ou un nouveau poste sont autant de moments clés qui permettent d’exprimer une reconnaissance. Ainsi, la reconnaissance se fait a priori de l’engagement effectif du collaborateur. La compétence du collaborateur est reconnue | C’est l’investissement fourni, les résultats intermédiaires obtenus qui seront valorisés. | La fin d’un projet, d’une mission est l’occasion pour le manager de reconnaître le résultat obtenu. |
La reconnaissance de la pratique du travail est celle qui renvoie à la reconnaissance des compétences ou qualités professionnelles.
Concrètement, la reconnaissance des compétences pourra s’exercer de plusieurs manières :
Au-delà des compétences mobilisées et sans présumer des résultats, l’effort consenti par les collaborateurs peut être reconnu. Cet effort individuel ou collectif peut être simplement lié à la charge de travail ou lié à une responsabilité déléguée.
Ainsi, deux dimensions peuvent être reconnues :
Dimension Objective | Dimension Subjective |
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Les sources de reconnaissance sont variées et ne dépendent pas uniquement du manager.
D’ailleurs, les résultats de l’enquête ci-dessous le démontrent.
Niveau institution | « La Direction » La reconnaissance au travail à ce niveau se détermine au travers les politiques de reconnaissance. L’organisation pose les règles du jeu, la trajectoire et fixe les enjeux de la reconnaissance au travail. |
Niveau vertical ou hiérarchique | « Le manager » Il est à noter qu’elle s’exprime aussi bien du manager vers ses collaborateurs que des collaborateurs vers leur manager. |
Niveau horizontal | « Les collègues » C’est la reconnaissance qui s’exprime entre pairs. Cette reconnaissance est importante car elle est déclarée par ceux qui réalisent la même activité et donc a priori les mieux placés pour juger de la qualité du travail. |
Niveau externe | « Le client » C’est la reconnaissance exprimée à l’occasion des relations avec les partenaires, fournisseurs ou clients. |
Niveau social | « Les collègues des autres services » La reconnaissance au travail peut se déclarer dans les relations au sein de communautés qu’elles soient des communautés d’intérêts, de lieu, de pratique ou d’actions. |
Parler d’expérience collaborateur, c’est l’assurance de pouvoir rédiger pour être dans
l’air du temps et dans lequel on trouvera à peu près tout ce qu’on veut.
S’il est déterminant de favoriser la reconnaissance au travail, que les prérequis et les modalités pour la développer ?
La condition première est le celui de sa cohérence. Il ne suffit pas de déployer un prêt à l’emploi de la reconnaissance.
L’ANACT propose une grille de définition du système de reconnaissance
Critères | Description | Exemple |
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Objectifs | Quels sont les attendus portés par le système de reconnaissance ? |
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Valeurs portées | Cet item est plus « philosophique » mais est déterminant pour s’assurer de sa cohérence avec la culture, l’histoire de l’entreprise. |
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Principe de reconnaissance | Qui reconnait-on ? comment ? Par qui ? à quel moment ? |
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Objectivité du système | Comment identifier l’occasion et le besoin réel de reconnaissance ? Comment mesurer ce qui n’est pas nécessairement mesurable ? |
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Forme d’équité | Par la reconnaissance, quels sont les principes d’égalité ou d’inégalité qui sont favorisés |
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Risques | Que ce soit pour les collaborateurs ou par l’entreprise, la mise en place d’un système de reconnaissance doit être associée à une évaluation des risques |
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Les 4 critères pour un système de reconnaissance équilibré :
Créer une culture de la reconnaissance est un projet d’entreprise |
La reconnaissance est intimement liée à la perception personnelle, à son identité propre. Chacun a donc des attentes pouvant être différentes. La reconnaissance n’est donc pas qu’un simple merci. Accompagner un collaborateur dans son plan de carrière au travers des formations est une marque importante de reconnaissance.
La reconnaissance peut être informelle mais aussi formelle par des actions de communication des bonnes pratiques, des témoignages des collaborateurs, la mise en place de système d’ambassadeurs de pratiques.
La reconnaissance au travail consiste à reconnaître la valeur du travail et les réussites des collaborateurs et des équipes dans son organisation.
Cela passe par le fait d’instaurer une relation personnalisée entre l’entreprise, les managers et les collaborateurs pour souligner les efforts fournis, les compétences, la qualité du travail et les réalisations de chacun.
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C’est la volonté qu’a un collaborateur de faire progresser son entreprise. C’est un comportement positif, qui se manifeste par une forte implication dans son travail et par une grande motivation. Cela permet à l’entreprise d’évoluer à la fois sur le plan de son activité mais aussi sur le plan humain.
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La reconnaissance au travail pourra s’exercer
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La reconnaissance au travail permet :
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Il est nécessaire de développer la culture de la reconnaissance, la rendre spontanée et en cohérence avec l’identité de son organisation. Elle doit tenir compte des différences de chacun et être collaborative.
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