Le bien-être au travail et l’engagement des collaborateurs sont depuis quelques années des sujets de réflexion pour les professionnels des ressources humaines aussi bien dans des organisations publiques que privées.
La crise sanitaire a complètement rebattu les cartes et a profondément impacté le bien-être et l’engagement des collaborateurs. Le lieu et les conditions de travail ont changé, les relations entre collègues ont évolué et le regard qu’ils portaient sur le sens de leur mission a été bouleversé.
La Covid-19 a ainsi engendré une crise de l’engagement des collaborateurs, principalement en France qui se positionne à l’avant-dernière place des pays européens. Ces sujets sont aujourd’hui devenus des enjeux majeurs pour les organisations d’autant plus lorsque l’on sait qu’un collaborateur désengagé impacte directement la performance de son entreprise.
Voici quelques indicateurs clés pour mieux comprendre la problématique et les leviers sur lesquels agir pour réengager vos collaborateurs.
Selon l’étude IBET 2019 du groupe APICIL et du cabinet Mozart Consulting, un salarié désengagé coûte 14 580 euros chaque année à son entreprise. D’où l’importance d’identifier rapidement les collaborateurs concernés pour trouver les bons leviers et agir. Mais à quoi reconnaît-on un salarié désengagé ?
Un collaborateur désengagé, c’est :
Un collaborateur absent : absences fréquentes sans raison valable, arrêts maladie répétés… ce sont des signes qui montrent le désengagement d’un collaborateur. Soyez vigilant car l’absentéisme a un coût non négligeable pour l’entreprise et peut avoir des répercussions négatives sur les membres de l’équipe.
Un collaborateur défaillant : multiplication des erreurs, des retards, dossiers survolés…les conséquences sur les résultats financiers et sur l’image de l’entreprise auprès des clients et des partenaires peuvent être importantes.
Un collaborateur fragile : la perte de sens dans le travail est l’une des causes les plus courantes de désengagement notamment avec les nombreux chamboulements sanitaires, sociaux et environnementaux que l’on rencontre ces dernières années.
Un collaborateur qui souhaite quitter l’entreprise : ne laissez pas vos talents partir surtout en ce moment où il est très difficile de recruter ! Prenez le temps d’écouter vos équipes et agissez pour réengager rapidement vos salariés.
Parler d’expérience collaborateur, c’est l’assurance de pouvoir rédiger pour être dans
l’air du temps et dans lequel on trouvera à peu près tout ce qu’on veut.
Le rapport 2021 de l’institut de sondage Gallupmontre que l’Europe de l’ouest affiche le taux d’engagement le plus faible dans le monde avec seulement 11% contre 20% au niveau mondial. L’engagement des collaborateurs a baissé de 2 points dans le monde passant de 22% en 2019 à 20% en 2020, après une décennie de croissance régulière. Les femmes sont significativement plus engagées à 13% contre 10% pour les hommes. Les plus de 40 ans sont légèrement plus engagés à 12% que les moins de 40 ans (11%).
Les français sont les champions du désengagement puisque seuls 7% affirment être engagés au travail, alors qu’ils étaient 11% il y a dix ans à s’impliquer dans leur entreprise et à être heureux professionnellement. En 2021, la France se classe ainsi à l’avant dernier rang du classement devant l’Italie.
Autre chiffre marquant dans cette étude : 26% des français se considèrent comme activement désengagés de leur travail, ce qui représente un motif majeur de départ de l’entreprise.
La crise sanitaire et la manière dont l’entreprise l’a gérée ont eu des répercussions sur le bien-être et l’engagement des collaborateurs en 2020.
En effet, 26% des collaborateurs affirment que leur niveau d’engagement a diminué. Les raisons de cette baisse ? Un manque de reconnaissance de leur investissement, l’incertitude qui pèse sur l’avenir et une perte de sens dans leur travail (13ème baromètre de l’absentéisme et de l’engagement réalisé par AYMING et AG2R La Mondiale en 2021).
Le baromètre montre également que l’augmentation du temps de travail tend à renforcer l’engagement. Cela s’explique principalement par l’accompagnement des collaborateurs par leur manager, la bonne gestion de la crise par leur entreprise et la mise en place efficace du télétravail.
A l’inverse, la baisse du temps de travail entraîne une baisse de l’engagement pour 37% des collaborateurs. Ces derniers ont été fortement impactés par la baisse de leur rémunération et le manque de relations avec leurs collègues.
De plus, la crise sanitaire a engendré des changements profonds et de nombreux questionnements. En effet, 45% des collaborateurs souhaitent changer de poste et/ou d’entreprise. Pour les collaborateurs de moins de 40 ans et ceux ayant moins de 10 ans d’ancienneté, ce taux dépasse même les 50%. La remise en question professionnelle et la baisse de l’engagement sont d’autant plus marquées chez les collaborateurs absents.
40% des collaborateurs absents en 2020 indiquent une baisse de leur engagement, contre 21% pour les non absents et 63% souhaitent changer de situation professionnelle, contre 39% pour les non absents.
Les démissions atteignent des niveaux records en France (source Dares) :
La reprise économique explique en partie cette hausse des démissions mais c’est surtout que les collaborateurs remettent en cause de plus en plus fréquemment les modèles de management des entreprises et sont à la recherche de bien-être et de sens dans leur travail.
Selon l’étude de Cengage Group de novembre 2021, 89% des démissions découleraient d’un épuisement professionnel et d’un manque de soutien de la hiérarchie.
Certains secteurs sont fortement touchés par la pénurie de main d’œuvre : l’hôtellerie/restauration, la logistique et les transports, le commerce, le bâtiment, le médical, l’aide à la personne…Pourquoi ces secteurs sont-ils plus concernés que les autres ? Car les salaires sont particulièrement bas et/ou les conditions de travail sont difficiles.
Pour les cadres, la tendance est moins forte. Dans le dernier baromètre de Cadremploi, 86% des sondés se disent satisfaits de leur situation professionnelle. En revanche, 90% des cadres ont de fortes attentes vis-à-vis de leur employeur et souhaitent télétravailler alors que seulement 50% des entreprises déclarent avoir mis en place une politique de travail à distance.
Selon le 13ème baromètre de l’absentéisme et de l’engagement réalisé par AYMING et AG2R La Mondiale en 2021, l’absentéisme a fortement augmenté en France en 2020. Cette augmentation de 24% touche l’ensemble des secteurs d’activité. La santé est tout particulièrement impactée avec une hausse de 30% entre 2019 et 2020. Le secteur de l’industrie – BTP enregistre une hausse de 22%, tout comme le commerce et 23% pour les services. Les impacts de la Covid 19 et les modalités de travail pendant l’année 2020 expliquent pourquoi le taux d’absentéisme varie d’un secteur d’activité à l’autre.
Avec la crise sanitaire, la quête de sens, de bien-être au travail et l’utilité sociale sont devenus des enjeux majeurs pour les organisations.
On pense souvent que la quête de sens est propre à la génération des Millenials. Pourtant, d’après une étude de l’APEC réalisée fin 2020, 94% des cadres estiment qu’il est important d’exercer un métier qui a du sens.
L’explosion des burn-out, bore-out et brown-out montre l’importance de changer les manières de travailler et de remettre l’humain au centre des enjeux. Un collaborateur qui ne trouve pas de sens et d’utilité dans son travail, est malheureux, désengagé et souvent absent, ce qui représente un coût important pour l’entreprise. A l’inverse, des équipes motivées et positives ont un impact sur la fidélisation des collaborateurs et sur l’attractivité de l’entreprise.
La quête de sens et de bien-être au travail est ainsi intimement liée à la question de l’engagement des collaborateurs.
Les chiffres clés cités précédemment montrent l’importance de la dimension humaine pour améliorer la performance de l’entreprise. C’est d’autant plus essentiel en situation de crise, pour améliorer le bien-être au travail, développer l’engagement des collaborateurs et favoriser l’attractivité de l’entreprise. L’enjeu majeur est de repenser les modes de travail et les modèles managériaux pour laisser davantage d’autonomie aux collaborateurs.
N’hésitez pas à vous inspirer des pratiques des lauréats « best workplaces » 2021 ! Dans ces entreprises où il fait bon travailler :
Les entreprises qui pourront tirer leur épingle du jeu dans ce contexte seront celles qui arriveront à créer du bien-être, de la fierté, de la motivation et de l’engagement auprès de leurs collaborateurs.
Vous trouverez ici les questions les plus fréquemment posées sur l’engagement collaborateur, avec toutes les réponses en un seul endroit.
C’est la volonté qu’a un collaborateur de faire progresser son entreprise. C’est un comportement positif, qui se manifeste par une forte implication dans son travail et par une grande motivation. Cela permet à l’entreprise d’évoluer à la fois sur le plan de son activité mais aussi sur le plan humain.
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